58 % des français vérifient leur messagerie professionnelle durant leurs vacances…Et le chiffre ne cesse d'augmenter. Cela s’explique par la relation fusionnelle avec les nouvelles technologies (NTICS) qui se sont immiscées dans nos vies de manière continuelle. Smartphone et tablette en poche, on y a accès partout, ce qui crée la tentation. Même en vacances, consulter ses mails est devenu un réflexe.
En avril dernier, un accord de branche instaurait «un droit à la déconnexion». Cet accord, signé par la Fédération Syntec (métiers de l’ingénierie, du numérique, des études et de conseil), la Cinov (métiers de la prestation intellectuelle du Conseil) et la CFDT et CFE-CGC évoquait pour la première fois l’obligation de décrocher des outils informatiques pour respecter la durée légale de repos minimal. À l’Assemblée nationale, la commission parlementaire sur « les droits et libertés à l’âge du numérique » a prévu d’explorer cette piste dans les prochains mois, en vue de son rapport qui devrait être présenté dans le courant du premier semestre 2015.
Des conséquences sur la santé à ne pas négliger
Les nouvelles technologies permettent l'échange d’une quantité importante d'information en temps réel ou dans des délais très courts ce qui a considérablement bouleversé notre quotidien.
Le premier constat de l'essor des nouvelles technologies est l'apparition de frontières de moins en moins claires entre la sphère personnelle et professionnelle. Les salariés sont en effet de plus en plus nombreux à travailler en dehors des heures de travail (soir, week-end, congés) et à allonger la durée de leur travail. La multiplication des flux d’information et des sollicitations en temps réel s’est accompagnée d’un développement d'une culture de l’immédiateté des réponses, entraînant l'instauration d'une règle tacite du «devoir» de joignabilité et de disponibilité au-delà des horaires habituels, pouvant conduire à exclure les salariés qui ne s’y plient pas.
La mise à disposition constante de nouvelles informations, plus ou moins bien ciblées, créée un phénomène de surinformation qui oblige à analyser, trier et rediriger rapidement les informations.
Par voie de conséquence, cette situation a entraîné le développement du travail dans l’urgence, une fragmentation des tâches, et une difficulté grandissante à les hiérarchiser en fonction de leur importance.
Second grand constat au sein des organisations, les nouvelles technologies ont élargi les possibilités et les moyens de contrôles en temps réel pour augmenter la productivité et la performance économique. Ce renforcement des contrôles a pour conséquence le sentiment partagé d'une perte d'autonomie.
Lorsque l’augmentation des rythmes de travail est conjuguée à une faible latitude décisionnelle, le sentiment de déséquilibre entre ce qui est demandé et les ressources dont on dispose pour y répondre, peut s’accroître et se traduire par des troubles physiques ou psychiques.
Fatigue, trouble du sommeil, difficulté de concentration, surcharge professionnelle, manque de reconnaissance, perte d'intérêt du travail, stress, sentiment d’isolement, désengagement peuvent alors apparaître.
Il est indispensable de savoir «couper» et remettre des limites à l'intrusion des nouvelles technologies dans notre quotidien pour éviter que les symptômes ne s'installent durablement et limiter les dommages qui en résulteraient.