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Harcèlement au travail

Défini par le Code du travail, le harcèlement moral se manifeste par des agissements répétés qui ont pour objet ou pour effet une dégradation des conditions de travail susceptible de porter atteinte aux droits de la personne du salarié au travail et à sa dignité, d’altérer sa santé physique ou mentale ou de compromettre son avenir professionnel. 

Pour Marie-France Hirigoyen, psychiatre et psychanalyste, le harcèlement moral au travail se définit par une conduite abusive (des gestes, des paroles, des attitudes, des comportements…) qui porte atteinte, par sa répétition et sa systématisation, à la dignité, ou à l’intégrité physique ou psychique d’une personne. Une conduite qui va dès lors mettre en péril l’emploi de cette personne ou dégrader le climat de travail.

Il est important de différencier le harcèlement moral du stress, ou de l’agression ponctuelle, ou bien encore de mauvaises conditions de travail générales à l’entreprise.

Le harcèlement moral comporte des caractéristiques bien précises :
– les attaques sont le plus souvent individualisées. Elles visent une personne en particulier, et toujours la même.
– ces attaques se répètent sans cesse.
– elles ne concernent généralement pas la qualité du travail de la personne harcelée, mais son intimité : c’est l’être qui est pris à partie, pas son savoir-faire.
– enfin, le propre du harcèlement moral, c’est qu’il n’y a pas deux interlocuteurs divisés par un conflit, il y a un dominant et un dominé, et surtout aucune raison objective à ce soudain déferlement de mépris, voire de haine.

Le “harceleur” ne dit jamais à sa victime ce qu’il lui reproche, pour la bonne raison que ces reproches sont la plupart du temps indicibles. Le harcèlement naît le plus souvent de problème de jalousie, de rivalité, ou de secrets cachés dans une entreprise (détournements, malversations…) que certains ont le malheur d’approcher d’un peu trop près.

N’importe qui peut en être victime un jour, quelle que soit sa structure de personnalité. Mais certains sont plus armés que d’autres pour se défendre : notamment les personnes qui ont une réelle confiance en elles-mêmes et qui peuvent s’appuyer sur un environnement familial et amical solide et sécurisant.

Les personnes visées sont le plus souvent celles qui ont beaucoup investi dans leur travail et qui sont conscientes de bien faire. Ou celles qui ont un profil différent des autres, de par leur trop grande aisance, leur forte personnalité voire leur couleur de peau ou leur sexualité. Ces individus gênent certains. 

Contrairement à ce que l’on pourrait croire, les “harceleurs” ne visent pas forcément quelqu’un pour ses faiblesses mais plus pour sa non-conformité. Ils vont alors s’employer à isoler leur victime par tous les moyens possibles pour ensuite l’agresser continuellement, sans raison aucune. Et c’est cette absence de raison qui fait rapidement perdre pied. La personne harcelée ne comprend pas ce qui lui arrive, tente de trouver un sens aux attaques mais n’obtient jamais de réponse. Elle finit par douter d’elle-même, ne sait plus ce qui est normal ou non dans le comportement des autres et dans le sien. L’engrenage est malheureusement très rapide.

Il est important de réagir très vite car plus la situation de harcèlement perdure, plus les conséquences en seront traumatiques et profondes, et plus la victime aura du mal à s’en remettre.

Le harcèlement procède de manière très insidieuse, mais il allume tout de même quelques clignotants sur son passage. Il faut repérer les comportements, les gestes ou les paroles qui agressent, et ne pas les laisser passer. Le plus souvent, la personne harcelée préfère les oublier, parce qu’elle ne les comprend pas ou parce qu’elle en a honte (attitude fréquente dans les cas de harcèlement sexuel). Il faut verbaliser ces agressions, en parler à son entourage afin de ne pas laisser l’isolement s’installer. Tout ce qui ne semble pas normal doit être dit. Et si le sentiment de se sentir victime apparaît, il faut réagir. Il est souvent utile d’affronter la personne qui agresse en lui demandant des explications : si elle admet que quelque chose ne va pas, cela devient un conflit entre deux personnes que l’on pourra régler. Si elle nie, mais continue par la suite d’attaquer, c’est du harcèlement.

Dans ces cas-là, il est très important de parler, si possible à quelqu’un à l’intérieur de l’entreprise, ou à l’extérieur. La personne harcelée doit agir rapidement pour mettre un terme aux agissements hostiles au sein de l’entreprise. La loi la protège et prévoit un dispositif juridique et institutionnel pour agir et dénoncer ces comportements contraires à la dignité humaine. Le fait de harceler autrui par des propos ou comportements répétés ayant pour objet ou pour effet une dégradation des conditions de travail susceptible de porter atteinte à ses droits et à sa dignité, d’altérer sa santé physique ou mentale ou de compromettre son avenir professionnel, est puni de deux ans d’emprisonnement et de 30 000 € d’amende (article 222-33-2 du code pénal). 

Le texte de loi indique que: «aucun salarié ne doit subir les agissements répétés de harcèlement moral qui ont pour objet ou pour effet une dégradation de ses conditions de travail susceptibles de porter atteinte à ses droits et à sa dignité, d’altérer sa santé physique ou mentale ou de compromettre son avenir professionnel». 

L’employeur a donc la responsabilité de définir une politique de prévention des risques permettant de préserver la santé physique et morale des salariés. Cette protection s’applique aux salariés et aux stagiaires.

Une procédure de médiation peut être mise en place par l’employeur. Le médiateur aura la mission de concilier et de soumettre des propositions écrites en vue de mettre fin au harcèlement. En cas d’échec de la conciliation, il informe les parties des procédures prévues en faveur de la victime et les sanctions encourues en cas de condamnation de l’employeur. Si la médiation échoue, la victime peut saisir soit : le Conseil de Prud’hommes, si la victime relève du secteur privé ou le juge administratif, si la partie réclamante est agent public ou le juge pénal dans les deux cas. La victime doit présenter des faits prouvant l’existence d’un harcèlement moral. L’employeur doit démontrer que ces faits ne sont pas constitutifs d’un harcèlement moral.

En parallèle, une aide psychologique est indispensable. L’employeur peut proposer à la personne harcelée qui est profondément déstabilisée des séances pour l’accompagner dans un travail de reconstruction.

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